Comme me le faisait remarquer récemment mon père en citant Danton « On n’emporte pas sa patrie sous la semelle de ses souliers ! » et bien que je sorte cette phrase de son contexte concernant initialement ceux qui fuyaient la France sous la Révolution, il est vrai que même si tu t’expatries…certains te suivront…jusqu’ici !

Autrement dit, je rapporterai les mots de la célèbre philosophe Sheila «  Où tu iras, j’irai…fidèle comme une ombre…jusqu’à destination ! »

C’est ainsi que nous avons accueilli, un couple de « vieux cousins éloignés » devenus, pour l’occasion, très proches !

Ils sont arrivés à Dubaï, heureux comme des chinois aux pieds de la Tour Eiffel, excités et prêts à  «lapider» leurs économies (dixit Roger, le cousin) !

Nous commençons donc notre visite guidée par le célèbre Dubaï mall (monument le plus visité au monde (Le Figaro) recensant annuellement autant de visite que La Tour Eiffel, Disney world et Times square réunis ! Premier stop de rigueur devant le non moins célèbre aquarium…et là contre toute attente, Roger inspiré par l’un des plus grand bassin du monde contenant 85 espèces marines se lança dans une série de blagues

faisant passer Jean Roucas pour un penseur…

 Il me demanda alors si je savais que le mérou était le poisson le plus mal élevé ? Face à mon mutisme, il enchaina aussi sec «Oui, parce qu’il pète ! » et au cas où je n’aurais pas percuté, concluait par un majestueux : «Mes roupettes ! » ou dans une autre version «Sais-tu que le mérou est chauve ?» me voyant toujours médusée, il déclara fièrement : «Oui parce qu’il se tond….Mes roustons !»

Toute la difficulté dans ce cas fut  de rire suffisamment pour ne pas flinguer les débuts de «stand up» de mon cousin et pas trop, pour conserver un reste de dignité au cas où un francophone serait en train de nous écouter !

Quant à sa femme, Hugette, pas à un cliché près et forte d’une interprétation très personnelle du port de l’abaya, voulut «se déguiser à la locale» en endossant la totalité de sa valise ! Elle cumula les couches dépareillées pour cacher le moindre cm 2 de peau !

Ainsi parée, elle ressemblait plus à:

un nem version masqué qu’à une émirati

et j’eu très peur de la perdre quand après 10 minutes de marche, elle suait comme après une demie journée de hammam…

Quelques heures de randonnées plus tard dans le centre commercial (qui est quand même plus grand que Rosny 2 ! dixit la cousine) …je surpris cette dernière à ne pas emprunter les escalators pour descendre les étages….et alors que je la questionnais sur ce surprenant refus, elle m’annonça, désolée, qu’ils ne fonctionnaient pas ! Je dus donc leur expliquer que cette  «nouvelle vague d’escaliers roulants» 😉 ne se mettait en route que lorsqu’on posait un pied dessus !

Un soir, nous décidions de leur faire découvrir un resto de sushis…
Et bien que notre génération soit familiarisée depuis belle lurette avec ces plats japonais, il fallait se rendre à l’évidence : tout le monde n’y avait pas succombé …après un cours didactique sous la houlette de Florent, les shashimi, california roll et autres tenpura n’eurent plus de secret pour Roger et Hugette ! C’est tout heureux et surpris qu’ils découvrirent ces petites bouchées de riz dans leurs assiettes ! Alors que Roger nous déclarait, ravi, entre deux blagues, que:

« l’on était mieux ici, qu’à tirer la charrue ! »…

Il devint tout rouge, au bord de l’implosion, dégoulinant et toussant entre deux râles…On essaya de comprendre ce qui le mettait dans cet état, connaissant Roger cela ne pouvait pas être la honte de nous avoir raconté quelques blagounettes !….non, il nous montra dans mon assiette, la responsable de sa transe !

Le Wasabi ! Il avait purement et simplement gobé la boulette en une seule bouchée ! Rappelons que ce condiment dont l’effet peut s’apparenter à celui de la moutarde doit être distillé avec parcimonie suivant les gouts de chacun sur les sushis ! C’est donc dans un fou rire général que je surpris ensuite Hugette essayant de couper avec couteau et fourchette, le citron dans sa mousseline…en gros elle voulait bouffer le citron entouré de tissu initialement prévu pour ne pas se salir les doigts !

Quelques jours plus tard, alors qu’elle me faisait remarquer qu’on se garait vraiment facilement à Dubaï contrairement à la banlieue parisienne où c’était de plus en plus «  la croix et la galère » (sic)…nous allions déjeuner en bord de mer, face à un petit port… et après avoir passé commande, humé la température déjà estivale, Roger lâcha un très solennel :

«On se croirait au bord de la mer !

Alors que je commençais à me demander si le wasabi ne lui avait pas détruit une partie du cerveau responsable de la pertinence d’appréciation, il m’expliqua encore plus sérieusement que ce qu’il voulait dire :

« C’est qu’ici, ce n’est pas Arcachon ! »

J’avoue que face à autant de perspicacité et de lucidité, je dus m’incliner 😉

 Quant à Huguette fervente supportrice de son comique de mari elle ne fut pas en reste non plus…
En effet, lorsque le serveur nous apporta  l’addition, et après s’être acquittée de la formule de politesse par un sonore  «St clou !» elle constata avec effroi qu’il fallait qu’elle fasse gaffe de ne pas continuer à s’exprimer dans la langue de Shakespeare une fois rentrée en France ! Huguette était frappée de «bilinguisme aigue», plus communément appelé le «Jean Claude Van damne syndrome»;)
Mais comme lui rappela avec diplomatie et subtilité Roger, elle ne devait vraiment pas «se péter la rate» car avec ses trois mots d’english, la conversation tournerait court…

Vous l’aurez compris, sortir de sa zone de confort
Reste un sport !
Que cela soit eux, ici
Ou nous, ailleurs…
Le décalage reste toujours un bonheur !


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.