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Ca y est la voilà !

Celle dont tout le monde parle un mois avant et dont on relate encore les moindres détails un mois après ! La fameuse qui sous forme de bis repetita du mois de Janvier, vient nous narguer avec son lot de promesses et de projets ! Elle nous impose, travestie en bilan de mi- année, à être honnête sur l’avancée des objectifs annoncés en Janvier, une buche et 14 coupettes de champagne dans le nez !

Alors oui, comme à peu près 90% d’entre vous, je vais remettre en perspective mes souhaits de début d’année…Car non même d’un iota je n’ai avancé !

Et parmi ceux-là, je caresse toujours le doux espoir de parler anglais mieux qu’en hoquetant des sons naseaux entrecoupés d’une dizaine de mauvaises prépositions tout en suant à sceaux d’eau !

Mais pour cela, avant La rentrée, il y eut La sortie !

Fin Juin, alors que chaque journée était consacrée à un épilogue… (la fin de la nursery pour Corentin (the end de trois années-voir Yes, he can !)… la fin du CP pour Zélia (ma fille ne sera plus jamais une petite fille)…la fin d’amitiés quotidiennes partagées, certaines copines désertant définitivement Dubaï)…. ma prof d’anglais m’envoya un Whatsapp m’annonçant l’arrêt brutal des cours, son mari ayant trouvé un job dans sa ville d’origine à elle : Singapour !

Pour quelqu’un qui n’aime que les commencements, mes nerfs et mes glandes lacrymales furent mises à dures épreuves !

Pour mieux comprendre, il faut que je vous définisse clairement la relation entretenue avec la dite prof d’anglais. Cette singapourienne, la petite trentaine, d’origine indienne m’avait réceptionné dès mon arrivée à Dubaï, et à grand coup de «great» « wonderful» « awesome» et autre «well done» avait presque fini par me faire croire que mon niveau n’était pas si catastrophique…mais la progression fut de courte durée car malgré cet enthousiasme débordant elle fut contrainte pour des raisons personnelles d’interrompre son activité.

J’entamais alors un long chemin d’errance où je dus me satisfaire d’une anglaise beaucoup moins stimulante…mais une année plus tard, ma prof chérie réapparue sur le marché des teachers pour ma plus grande joie !

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, elle m’apprenait qu’elle était enceinte…. Et ce fut le début de la fin ! En effet, s’en suivirent plus de jours off que de cours.

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Elle annulait un grand nombre de leçons en raison des maux de sa grossesse…ce qui au départ, je l’avoue, ne me dérangeait pas plus que ça retrouvant par la même occasion cette joie adolescente non dissimulée à la lecture matinale du tableau des absences du lycée : « Ooooh Dupont absent, c’est nul ! Bon, je vais aller me consoler au café ! »

Florent, exaspéré par son manque de professionnalisme et mon flegme (anglais ?!) à laisser gentiment pourrir la situation ne cessait de tirer la sonnette d’alarme, un peu comme un papa avec une fille qui aurait le bac français et passerait plus de temps à fumer des clopes derrière un fourré qu’à réviser !

Donc lorsque la nouvelle tomba alors que nous venions à peine de trouver un petit rythme….oui parce que n’ayant la gestation d’une éléphante, elle finit par accoucher mais prit un lonnnng congé mat, «casté» toutes les nanys pour garder son fils…et entre les rhinos du nourrisson et ses coups de fatigue, nous avions ENFIN un cours sur trois, voire sur deux !!!!!

Si bien que je ne savais plus si je l’adorais parce que je ne travaillais jamais ou si sa méthode me faisait réellement «improver» mon anglais !

Bref, c’est dépité mais consciente qu’il s’agissait d’un mal pour un bien, que je me rendais chez elle pour nos adieux ! Durant une heure je me donnai un mal de chien pour converser dans un anglais à peu près correct histoire qu’elle parte grosso merdo avec le sentiment du devoir accompli.

J’en profitais aussi pour prendre une bonne dizaine de clichés souvenir l’agrippant par le cou comme une copine de colo au fond du bus !

Mais au moment des adieux, devant sa porte d’entrée alors que je venais de lui souhaiter le meilleur pour la suite, je fus submergée par un ras de marré de larmes. Pas la petite larmichette au coin de l’œil interne que l’on arrive à maitriser en regardant le plafond !…Non, un truc d’une violence extrême et non contenue, comme si j’étais attaquée par une gastro à 7 h du matin dans un métro bondé….la situation horrible et gênante dont on ne sait comment on va s’en sortir…mais dont on espèrerait…ne pas y réchapper !!!!

Ma prof, certes très friendly mais dont je vous rappelle les origines indiennes/singapouriennes paraissait désemparée face à autant d’exubérance européenne !

Et plus je me sommais intérieurement d’arrêter cette absurde logorrhée lacrymale, plus mon corps était ballotté par d’énergiques spasmes ! Zélia, qui était venue avec moi, m’observait et restait interdite, sans voix, comme si je venais de lui annoncer que j’étais son père ! (cette enfant doit avoir des origines indiennes/singapouriennes !!!)

Ma prof tenta alors des paroles apaisantes en me disant que nous allions certainement nous revoir… Ce qui entraina l’effet inverse escompté, j’étais certes ridicule mais toujours lucide ( non, c’est pas vrai, on ne se reverra plus jamaiiiiisssss) et cet amère constat renforça mon désarrois ….

les larmes jaillirent de plus belle et je m’agrippais au cou de la malheureuse avec autant de dignité qu’une fashionista suppliant une vendeuse en période de soldes d’aller voir en réserve s’il ne lui reste pas un 38 !!!

Je concluais ce piteux spectacle en lui claquant deux grosses bises sonores, comme les grands-mères édentées d’autrefois qui plaquaient leurs mâchoires sur les joues de leurs petits, comme si elles mastiquaient un crouton de pain…

Zélia, en tirant de ses 20 kilos sur ma jupe réussit à m’extraire de la prof et de la situation…

En regagnant ma voiture, honteuse et dépitée, je ne cessais de me répéter que plus jamais dans une telle situation je ne me mettrais…donc mon brief pour la rentrée serait ce dernier : je chercherais une prof qui ne serait ni enceinte, ni en âge de l’être, qui n’aurait pas d’enfant, qui serait valorisante mais pas trop ( suis pas complètement conne non plus !) qui ne serait pas présente à tous les cours au moins au début ( ce serait un trop gros choc, il me faut remettre le pied à l’étrier progressivement !) et qui s’engagerait ( juré, craché) à ne pas quitter le territoire dans les 2 prochaines années…

Autant vous dire que je suis assez relax : ce n’est pas gagné, je suis bien partie pour buller !

 

Bonne rentrée !

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2 Comments on Journal 30 : La rentrée!

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