Ça y est : un an de week ends passé à courir après Florent pour trancher sur la couleur d’une étiquette, le pliage de la serviette, le choix du vin, l’impression du livret de messe, la résa du resto de la veille au soir et j’en passe ….une multitude de détails qui ont fait de ce jour : une merveilleuse fête !
Des invités formidables, le soleil au zénith, un prêtre dynamique, un gospel parfait, de la nourriture exquise, une robe sublime, un marié superbe, une ambiance de folie….
Mais voilà, vous savez comme moi qu’une histoire qui se passe bien est très sympa à vivre mais très chiante à raconter !!!!
Alors une fois de plus j’ai payé de ma personne pour pouvoir vous narrer un événement un peu plus rocambolesque !
Lundi matin, soit le lendemain du week- end du mariage, nous nous levons de très bonne heure pour pouvoir avaler le petit dej et les 700 km qui nous séparent de Paris.
Les valises sont prêtes, les enfants propres et nous, un peu vaseux… nous descendons prendre un café et quelques viennoiseries pour nous donner du courage quand je sens mon majeur de la main droite un peu boudiné par mon énorme bague de fiançailles.
Je profite donc d’une envie de pipi de Zélia pour mettre du savon sur ma main et essayer de retirer l’anneau…j’ai beau tirer dans tous les sens, presser les bourrelets de peaux, compresser la phalange….rien…rien ne se passe…rien ne glisse…non seulement la bague ne bouge pas d’un iota mais le haut du doigt lui, se déploie et bleuit ….je reviens à la table pas très rassurée et montre le chantier à Florent qui comprend très vite que nous ne sommes pas prêts d’avoir les fesses sur la banquette direction la capitale !
Nous allons aux urgences du CHU d’Avignon… et comme dans toutes urgences qui se respectent, on fait la queue trois plombes….
Quant arrive enfin notre tour, on doit remplir un dossier d’inscription long comme la jambe d’Adriana ex Karembeu…Alors évidemment Florent énervé par l’énervement des enfants m’énerve et je finis par demander faussement naïvement à la secrétaire si nous sommes bien aux urgences !!!!!!…
Ok je ne vais peut-être pas mourir dans la seconde mais je commence à avoir du mal à distinguer mon doigt de mon avant bras…et ça, sans avoir fait 10 ans d’études de médecine, ça fleure pas bon !!!!
30 minutes plus tard, je me retrouve allongée avec 6 personnes autour de moi, les unes reconnaissant une Mauboussin, les autres allant chercher du gaz hilarant…le chirurgien râleur déclarant qu'il sait opérer mais n’est pas bijoutier ( et oh pépère, je ne suis pas plombier mais il a bien fallu que je m’adapte pour ne pas mourir noyée dans mes toilettes…oui vous aurez la suite au prochain numéro 😉 et rajoutant au passage
« Alors la parisienne, on fait moins la fière ?! »
Trois bouffées de gaz plus tard je n’avais même pas envie de polémiquer sur cette petite gueguerre nord /sud…
je voulais juste qu’on sauve ma bague dans un premier temps pour sauver mon couple dans un deuxième !
Et malgré mes snifs de plus en plus rapprochés ( j’allais pas me priver d’une petite défonce supervisée !) je voyais tout le monde s’agitait, occupé à me passer un fil sous la bague ( même un mini millimètre avait du mal à s’insérer) …chercher une pince digne de ce nom…..
Je me mets alors à questionner une infirmière sympa que l’on était venue chercher pour aller en salle de « déchoquage »…elle m’explique qu’il s’agit d’une salle où l' on accueille les " grands " malades ….
Mais d’essais en échecs, il fallait se rendre à l’évidence…ils n’arriveraient jamais à la retirer sans la couper.
Ils me sortent alors une petite pince qui n’aurait même pas fait de mal à une plaquette de beurre… et entre deux inspirations…trois gloussements ( c’est hilarant le gaz) et quatre « Aiiiiieeeeeee», j’entends le chirurgien lâcher la sentence :
« On n’y arrivera pas ( toujours très rassurant) on l’amène en déchoquage ( quoi mais c’est très grave alors ??????!!!!!!) et on la passe sous anesthésie générale !!! »
Oh la la…tout va trop vite, on se calme…..je leur proposerais bien de partager un peu de mon gaz….on se pose les amis et on redevient sérieux : qu’est ce que vous racontez ?…..je ne vais pas aller dans la salle des grands malades, subir une anesthésie générale pour retirer cette bague de merde qui étrangle le boudin qui me sert de doigt ???????????????????
SI !
J’imagine la tête de Florent quand on va lui apprendre la nouvelle…enfin non, je ne préfère pas, je reprends un petit coup de gazzzz rigoloooooo !
Me voilà entre deux draps servant de parois à attendre qu’on me plonge dans le coma…(déjà que je n’étais pas complètement sortie de celui causé par le whisky bu cul sec au mariage…..)
Arrive l’anesthésiste, un autre chirurgien, l’infirmière …on me pose le bras sur une plaque….respirez dans le masque, c’est de l’oxygène…perso je préférerais le gaz hilarant ahh ahhh……………………………………………………………………………………………………………….quelques minutes sont passées, je m’entends réclamer celle que j’appelle sous l’effet des produits « ma copine »…je veux qu’elle reste près de moi pour me faire la conversation !!!
Elle me demande comment elle s’appelle
« elle est bourrée ou quoi ????? »
Ah non, c’est pour voir si j’ai bien repris mes esprits ! Albine ! …oui c’est bien ça, me répond elle ….je tourne la tête et la stupeur……une andouillette en guise de majeur… toute nue !
Mon doigt énorme, râpé, de toutes les couleurs….avec des traces rappelant feu Etoiles Etoiles ( nom de la bague) !
Deux heures plus tard, je sors retrouver Florent et les enfants…ces derniers m'accueillant comme UNE héroïne : « Alors maman, on t’a endormi pour couper ta bague ? »…le premier réceptionnant sa femme comme SOUS héroïne ! « Tu m’en feras pas d’autres ?! »
Voilà comment une bague qui coûte un bras a failli me faire perdre un doigt 😉